Au début...

J’ai grandi au milieu des sapins dans une région où les hivers étaient longs et la neige haute. Le froid de la vallée de la Brévine arrivait jusqu’à ce hameau, Le Prévoux, où j’ai vécu en famille dans une maison construite par mon arrière-grand-père.
Quelques enjambées dans la forêt (notre place de jeu favorite) nous conduisaient en France voisine où il nous arrivait d’aller prendre le goûter chez “les bonnes sœurs" qui tenaient l’école des filles où certaines de mes copines étaient scolarisées.
C’est dans cette même forêt que mon grand-père, jeune, assurait le transport, discret, de marchandises utiles aux civils des deux côtés de la frontière pendant la guerre.

J’ai tiré de mon enfance dans ce milieu la conviction que le milieu géographique est aussi important que les frontières politiques.

Photo d'un lac au milieu d'une prairie

Mon parcours

L’engagement politique

L’engagement politique

Marie-Claude lors d'une conférencet

Depuis les publications du club de Rome, les cris d’alerte autour du climat se sont faits plus nombreux, plus audibles. Je me surprends au fil des ans à poster ma déploration sur les réseaux. Comment être plus utile qu’en se lamentant ? L’engagement politique est une piste : s’allier pour gagner en force, rejoindre une collectivité pour faire levier. Le parti vert’libéral, encore naissant à Genève, s’impose vite : il est celui qui permet la conciliation de ce qui se trouve trop nettement séparé, voire décrié dans des partis situés plus aux extrémités du paysage politique : l’écologie, l’économie et le social doivent fonctionner ensemble, pas les uns contre les autres. Cette tentative de conciliation est celle qui pour moi fait sens. Je deviens présidente de ce parti pragmatique en mai 2020. Le parti grandit, il s’active : 4 électeurs sur 5 votent en faveur de l’initiative des Vert’libéraux pour l’abolition des rentes à vie des conseillers d’Etat le 28 novembre 2021. L'initiative Pour un congé parental maintenant, déposée avec plus de 11000 signatures, est qualifiée de de « progrès social pour les familles » par le Conseil d’Etat qui recommande au Grand Conseil de l’accepter telle quelle le 25 mai 2022. L’automne 2022 sera consacré à la récolte de signatures pour l’initiative Pour une transition rapide vers le solaire à Genève qui rendra notre canton autonome en énergie propre dans des conditions justes pour tous.  

Toutes ces initiatives montent que veiller à une économie équitable pour les personnes et viable écologiquement, c’est possible !

L’environnement, la famille, la vie, quoi !

L’environnement, la famille, la vie, quoi !

Marie-Claude Sawerschel et ses deux enfants

J’avais quinze ans la première fois que j’ai mis les pieds à Genève. L’expression n’est pas trop forte : avec une petite équipe, on y était venus à pied par les crêtes du jura. Une semaine en pleine nature préparait mal à l’arrivée à Cointrin à l’aube, un petit matin. Impression de suffocation à cause de la pollution.  

Au fil du temps, j’ai vu Genève se densifier, les terrains vagues et les zones herbées disparaître. Je compare mon enfance à celle de mes deux enfants, Youri et Alexia : les stratégies à développer pour leur garantir une autonomie sont autres que celle que j’ai connues dans ma forêt. Le “terrain d’aventures” voisin et les petits parcs alentours structureront leur enfance. Qu’on construise aujourd’hui des quartiers sans ces zones de liberté, accessibles en toute liberté, est un pur scandale.

En 1998, Günter, le père de mes enfants, décède d’un cancer foudroyant. J’en tire la compréhension douloureuse que la vie est courte et que le sens n’est pas livré avec. Qu’il dépend de nous d’en faire quelque chose. C’est ce que font Youri et Alexia en grandissant.

La formation, l’engagement professionnel

La formation, l’engagement professionnel

Marie-Claude Sawerschel acclamée par la foule

La bibliothèque des Calame, c’est un petit placard rempli de livres que Mlle Tissot ouvre une fois par semaine : le Graal ! J’ai six ans, j’emprunte autant qu’elle le permet, rapporte la semaine d’après ayant tout lu. C’est là que quelque chose d’autre commence : les livres ouvrent sur le monde, sur la vie ailleurs, sur la pensée de ceux qu’on ne rencontrera peut-être jamais mais avec lesquels on noue des liens.

Avec des copines, on invente des évènements, des spectacles, qu’on fait payer aux spectateurs bienveillants. On verse ce qu’on gagne à des actions comme la “recherche sur le cancer”.

On crée un groupe, un peu scout, mais pas vraiment, qui rassemble, chaque samedi, les gamins les plus jeunes du village. On leur apprend quand même le morse. On organise des jeux de piste. On gagne un concours de dessin collectif.

Le gymnase de la Chaux-de-Fonds qui ne s’appelle pas encore Lycée Blaise-Cendrars. Là-haut, on appelle la maturité gymnasiale “le Bac”. La frontière n’est décidément pas loin.

En 1978, je débarque à Genève pour entamer une licence de lettres. Je vais enfin pouvoir étudier la philosophie qui manquait au cursus gymnasial chaux-de-fonnier. Et puis c’est Genève quand même ! Un canton au carrefour des cultures, de la pensée, à l’histoire plus large que sa région.  

J'entre dans l’enseignement dès la demi-licence. Ce Département, le DIP, j’y resterai quarante ans : enseignante au Cycle d’Orientation puis au collège. J’en retiens des leçons capitales : c’est par l’éducation qu’on s’élève, en collectivité qu’on transmet et qu’on apprend : accès au savoir et apprentissage du jeu social. Le duo gagnant.  

Je serai doyenne au Collège de Saussure, puis directrice, sans jamais cesser d’enseigner. J’ai l’occasion d’organiser à plus grande échelle, de composer avec le talent des pairs pour dynamiser une collectivité, établir du lien entre les objectifs parfois disjoints des disciplines. J’y crée la maturité mention bilingue par séjours épaulée par deux collègues, parce que je suis convaincue qu’une langue est affaire de vie partagée et pas seulement d’apprentissage scolaire. On réécrit, dans une entreprise collective grand format, le programme de philosophie du collège de Genève.  Je découvre cette vérité qu’on peut changer les choses à grande échelle dans un vaste mouvement participatif. Et celle-ci aussi : qu’il ne peut y avoir d’administration efficace sans contrepartie humaine.  

Je suis sollicitée comme Secrétaire générale, enfin. Je découvre la réalité de l’organisation étatique et politique.  J’en tire le sentiment qu’une démocratie ne sort pas de terre en un jour, j’admire la nôtre, aime ses strates. Je découvre le jeu politique aussi, sa dureté. Il m’arrive souvent de déplorer le manque d’efficience et d’efficacité de notre administration, l’aversion au risque qui explique la procrastination, l’immobilisme, les commandes d’études qui s’assimilent à des manœuvres dilatoires, les doublons, générateurs de confusion et de surcoût.

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